Jusqu’à présent, dans cette série 5 façons de s’engager dans la réconciliation économique avec les Peuples autochtones, nous avons abordé les besoins en habitation. Mais ce n’est pas tout : il y a aussi d’autres domaines clés du développement économique où les entreprises, organisations et instances politiques peuvent s’engager !
La réconciliation économique entre les Peuples autochtones et le Québec passe aussi par l’employabilité et l’emploi. Par exemple, par la reconnaissance des compétences, l’accès à l’emploi, la rétention des talents, l’éducation des employés, etc. Voici un bref aperçu de la situation actuelle, avant de vous proposer 5 façons de vous engager. 🧡
Coup d’œil sur la situation actuelle
Actuellement, plus du quart des travailleurs autochtones sont âgés entre 15 et 24 ans. Cette tranche d’âge représente une véritable force pour le Québec, mais aussi un groupe particulièrement vulnérable aux nombreux obstacles à l’emploi déjà vécus par les travailleurs de tranches d’âges plus âgées. Voici quelques exemples :
- 51 % des travailleurs autochtones se disent dans une situation professionnelle incertaine. Cette précarité se traduit souvent par des emplois multiples, à temps partiel, saisonniers, occasionnels ou temporaires.
- Plus d’une personne Premières Nations sur cinq est victime de harcèlement ou de discrimination en milieu professionnel.
- La recherche d’emploi représente un défi majeur, avec de nombreuses personnes en âge de travailler restant sans emploi après des démarches infructueuses.
Opportunités pour les organisations non autochtones
Plusieurs enjeux font en sorte que la pénurie de main-d’œuvre se poursuivra dans la prochaine décennie au Québec. La population vieillit, le nombre d’habitants diminue et la transition numérique s’accélère.
Les Autochtones font partie de la solution face à cet enjeu. Saviez-vous que de 2016 à 2021, la population autochtone s’est accrue plus rapidement que celle de l’ensemble du Québec, avec une hausse de 14,3 % ? La jeune main-d’œuvre est ainsi une force durable pour notre avenir économique.
Recruter des talents autochtones, c’est aussi une opportunité…
- D’innover dans les pratiques ;
- De diversifier les compétences et les connaissances d’une équipe ;
- D’augmenter la productivité et la souplesse d’une entreprise ;
- De diversifier les occasions d’affaires ;
- De nourrir un effet d’entrainement au recrutement.
Enjeux d’employabilité et d’emploi — 5 façons de s’engager
Voici 5 manières d’agir pour améliorer la situation actuelle de l’employabilité et de l’emploi des Autochtones du Québec.
1. Participer à des salons de l’emploi près des communautés ou au sein de celles-ci 🎟️
Le manque d’information sur le marché du travail constitue l’un des obstacles à l’emploi chez plusieurs personnes autochtones. Parmi les questionnements fréquents reviennent, « où aller chercher du travail, comment préparer une entrevue ou une lettre de présentation et quel genre d’emploi [choisir] » (CDRHPNQ, 2023, p. 31). La participation d’organisation québécoise à des salons de l’emploi permet de réduire ces barrières.
2. Reconnaitre les compétences générales des Autochtones👏
Pour une grande partie de la population autochtone, le faible niveau de scolarité et le faible développement de compétences professionnelles sont des obstacles à l’emploi : « La proportion des personnes à l’emploi passe du simple au double chez les personnes ayant terminé leurs études secondaires » (CSSSPNQL, 2021). Ces obstacles sont le résultat de nombreux facteurs, dont le manque historique d’investissement en éducation. Pour des employeurs, la reconnaissance des compétences générale est une manière de les réduire.
3. Offrir des ateliers de sensibilisation aux réalités autochtones à ses employés 🎤
Les comportements discriminatoires, les stéréotypes, les microagressions et le racisme en milieu professionnel sont d’importants enjeux touchant la main-d’œuvre autochtone au Québec. Des ateliers de sensibilisation favoriseront la rétention de la main-d’œuvre autochtone et le mieux-être au travail.
4. Mettre en place une stratégie efficace d’intégration de la main-d’œuvre autochtone 💼
Bien que l’embauche de talents autochtones soit un pas vers la réconciliation économique, encore faut-il les maintenir en poste. Un plan stratégique d’intégration peut faire la différence sur la durée d’emploi, le développement du sentiment d’appartenance, le dévouement et l’engagement de l’employé.
5. Instaurer des mesures d’accommodement 💡
Le facteur d’éloignement auquel une grande majorité des communautés autochtones est confrontée affecte également l’employabilité. En effet, comparativement aux grands centres, l’accès à certains services se veut plus difficile. Pensons par exemple au transport en commun ou encore aux établissements de formation. Ceci constitue des enjeux affectant tant la participation que le maintien à l’emploi. Une organisation peut contribuer à la réconciliation économique en instaurant des mesures qui accommodent les autochtones touchés par ces enjeux, par exemple en facilitant la conciliation travail-famille ou en facilitant le transport des employés.
Ils se sont engagés ! 
L’entreprise Aluminerie Alouette s’est engagée à doubler le nombre d’employés en provenance des Premières Nations œuvrant pour elle d’ici 2028.
Le Centre d’innovation des Premiers Peuples s’est engagé à créer des postes ou offrir des stages destinés spécifiquement aux autochtones. Il favorisera l’embauche, l’intégration et le maintien en emploi des membres des Peuples autochtones, notamment les jeunes et les femmes.
L’entreprise FTQ-Construction s’est engagée à lutter contre la discrimination à l’embauche et à l’emploi.
L’entreprise ROACTION Côte-Nord s’est engagée à se doter d’une politique d’embauche de ressources autochtones.
Minerai de fer Québec s’est engagée à augmenter l’insertion de travailleurs autochtones au sein de l’entreprise.
L’entreprise Pomerleau s’est engagée à offrir quatre bourses d’études assorties d’un stage à des étudiant.e.s de Première Nation dans quatre universités ou collèges du Québec. Elle s’est aussi engagée à créer un poste de conseiller en relations autochtone dans l’objectif d’augmenter la participation autochtone dans les projets.
Pour rejoindre le mouvement en trois étapes, c’est ici !
Pour en connaitre plus sur les types d’engagements possibles, c’est ici !
Sources :
- Belzile, D. (2022, 21 septembre). Forte augmentation de la population autochtone. La Presse. Repéré à https://www.lapresse.ca/actualites/national/2022-09-21/recensement-de-2021/forte-augmentation-de-la-population-autochtone.php#:~:text=Entre%202016%20et%202021%2C%20le,autochtone%20de%2014%2C3%20%25.
- Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations du Québec. (2023). Guide de référence pour l’intégration et le maintien en emploi des Premières Nations. Repéré à https://cdrhpnq-fnhrdcq.ca/wp-content/uploads/2023/05/guide_imepn-fr_web.pdf
- Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador. (2021). Enquête sur le développement de la main d’œuvre et de l’emploi des Premières Nations au Québec. Repéré à https://files.cssspnql.com/s/xPAX5Y4yuKoogyC
- Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. (2017). Stratégie ministérielle d’intégration professionnelle des Premières Nations et des Inuits. Gouvernement du Québec. Repéré à https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/emploi-solidarite-sociale/publications-adm/rapport/STRAT_integration-professionnelle-1res-nations-inuits_fr_MESS.pdf

