Besoins en tourisme : 5 façons de s’engager !

Avez-vous vu passer cet article du Soleil ces dernières semaines ? « Des années difficiles » attendent le tourisme autochtone au Canada. On y apprend que les tarifs douaniers menacent les entreprises autochtones, alors que plusieurs peinent encore à se remettre de la pandémie.

Prochain arrêt de notre série 5 façons de s’engager : le tourisme ! Un domaine dans lequel il faut agir rapidement afin d’éviter un ralentissement trop important. Voici un bref aperçu de la situation actuelle, avant de vous proposer 5 façons concrètes de faire une différence. 🧡

 

Coup d’œil sur la situation actuelle

Les Québécois s’intéressent vivement au tourisme autochtone. Plus de 70 % sont attirés par l’art, l’histoire et les cultures autochtones, et 90 % montrent un intérêt pour des activités touristiques comme la visite de musées, d’expositions ou la participation à des pow-wow.

Cependant, cet intérêt ne se traduit pas toujours en action : 53 % des Québécois n’ont encore jamais pratiqué d’activité touristique et culturelle autochtone (Tourisme Autochtone Québec, 2022).

À cela s’ajoute un contexte économique postpandémique qui freine la relance du secteur :

  • L’inflation pèse lourd sur l’industrie, entrainant une baisse de revenus de 22 % depuis 2019, passant de 3,8 milliards de dollars à 3 milliards de dollars en 2023.
  • La pénurie de main-d’œuvre est un enjeu majeur, les employés en poste craignent pour leur avenir en raison des difficultés financières du secteur : « Tout le monde est à fleur de peau. Tout le monde pense qu’ils vont perdre leur emploi », témoigne Sébastien Desnoyers-Picard, vice-président de l’Association touristique autochtone du Canada, dans Le Soleil.

**PHOTO

 

Opportunités pour les organisations non autochtones

Malgré les défis mentionnés, le tourisme autochtone continue de croitre. En 2023, plus de 2 750 entreprises touristiques autochtones étaient recensées au Canada, contre 1 900 en 2021.

En plus de quoi, l’intérêt pour le tourisme autochtone ne se limite pas aux québécois, il est également fort chez les touristes internationaux :

  • Un visiteur international sur trois s’intéresse aux activités autochtones au Canada.
  • 63 % des visiteurs français sont attirés par ces expériences.
  • 47 % des visiteurs allemands montrent un intérêt pour le tourisme autochtone.

D’ici 2030, l’Association du tourisme autochtone du Canada a pour objectif de contribuer à hauteur de 6 milliards de dollars au PIB canadien et de créer 60 000 emplois directs. C’est une occasion stratégique pour les entreprises québécoises de s’engager dans un secteur en plein essor.

 

Développement du tourisme autochtone – 5 façons de s’engager

Voici 5 manières d’agir pour améliorer la situation actuelle du tourisme autochtone au Québec.

 

  1. Soutenir l’embauche de main-d’œuvre 💼

Le secteur du tourisme autochtone fait face à un manque de main-d’œuvre. Depuis 2019, le nombre d’employés a chuté de 5 %, malgré une demande croissante des touristes québécois et internationaux. Contribuer à l’acquisition de main-d’œuvre et son maintien à l’emploi dans le domaine du tourisme autochtone est une manière de répondre à l’enjeu.

 

  1. Améliorer l’accès aux attractions touristiques en région éloignée 🛣️

L’éloignement de nombreuses communautés autochtones rend l’accès au tourisme difficile. Ces régions sont souvent mal desservies par les transports et manquent de signalisation pour orienter les visiteurs. De plus, elles sont loin des grands centres touristiques comme Montréal et Québec. Pour y remédier, les entreprises peuvent s’engager en améliorant l’accès et la visibilité des attractions, par exemple en renforçant la signalisation ou en mettant en place des circuits touristiques en autobus.

 

  1. Soutenir la lutte à l’appropriation culturelle 🐻

Un des défis liés à l’engouement croissant des touristes pour les cultures autochtones est l’appropriation culturelle. Cet engouement, combiné à un manque de sensibilisation, peut amener les touristes à acheter des produits prétendument authentiques, plutôt que des articles réellement faits par des personnes autochtones. Pour protéger l’intégrité culturelle et identitaire des Premières Nations au Québec, il est important de soutenir et de promouvoir les entreprises, produits et services dont l’authenticité a été vérifiée, comme ceux possédant le sceau de l’Identification Premières Nations.

 

  1. Soutenir financièrement le secteur du tourisme autochtone 🤝

Le tourisme autochtone a besoin de soutien financier et d’investissements pour relancer l’industrie. Mettre en place de nouveaux mécanismes de financement, tels que des garanties de prêt, pourrait aider à surmonter la non-saisissabilité des promoteurs sur « réserve », facilitant ainsi l’accès au financement pour les entreprises autochtones.

 

  1. Augmenter la visibilité des attractions touristiques autochtones 🔍

La majorité des touristes internationaux arrivent par Montréal et Québec. Offrir une meilleure visibilité aux attractions touristiques autochtones dans ces grandes villes permettrait de mieux orienter les visiteurs vers des destinations autochtones, améliorant ainsi les retombées économiques du secteur. Cela pourrait inclure l’affichage d’attractions (sur supports visuels et numériques) ou encore l’orientation des visiteurs vers ces attractions dans les centres d’information touristiques.

 

Ils se sont engagés pour le tourisme autochtone !

La Coopérative de développement régional du Québec (CDRQ) collabore avec Tourisme autochtone dans le cadre du Plan d’action secteurs stratégiques tourisme et loisir (PASTEL).

Le Port de Baie-Comeau développe un partenariat avec la communauté innue de Pessamit, dans le domaine du tourisme (croisières internationales) et du développement économique (co-investissement et soutien aux projets d’affaires des entreprises autochtones).

 

Sources :